C'est du noir,

______
du gris, du rose...

par Lucien de Cassan

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Privé de Soleil

Ils m’ont caché le jour
Obscurcis le soleil
M’ont privé de l’amour
Et troublé le sommeil
Ils sont là devant moi ces barreaux
Et même quand je leur tourne le dos
Ils sont là, toujours là ces barreaux



Inexorablement

J’angoisse dès mon réveil
Devant le jour qui sera le jour en trop
J’enrage contre la fuite du temps
Qui m’éloigne inexorablement de ma jeunesse.
Je me bats comme un titan
Dans un combat pour l’existence
Dont on ne peut jamais sortir gagnant
Désespérément je peins, j’aime ou feins d’aimer
Pour laisser traces indélébiles
Dans ce monde indifférent

 

Cœur de pierre

Je m’enfuis au désert
Laissant le vent chaud
Effacer mes traces
La rose des sables
Rencontrée au hasard
C’est ce cœur de pierre
Pareil au tien


Le premier jour

J’irai chercher au loin la plante qui guérit
La pierre touchée qui rend la vie
Je franchirai les mers, les hauts sommets enneigés
Vaincrai les monstres inhumains aux dents pointues
Annihilerai les virus sournois et ravageurs
Pour que tu restes à jamais
Comme tu étais mon amour,
le premier jour où tu m’es apparue.


Au Secours
Au secours des amants qui s’aiment
Et qu’on empêche de s’aimer
Des hommes qu’on torture
Et des vierges forcées
Au secours de ceux qui ont vingt ans
Et ne demandent qu’à vivre
Dans un monde de paix et de beauté
Au secours pour que les machines restent des machines
Et les humains des êtres épris de liberté.

Ma Jeunesse

Ma jeunesse
C’est le regret, la nostalgie
De n’être pas venu sur terre
Quelques années auparavant
Pour faire la seule juste des guerres
Dans les brigades de Durruti

Ma jeunesse
C’est mon beau pays libéré
Des hordes de soldats nazis
C’est une tranche de pain blanc
Après quatre années de pain gris

Ma jeunesse
Ce sont des maisons déglinguées
Qu’on appelait auberges de jeunesse
S’y rencontraient les fils et les filles d’ouvriers
Pour y célébrer comme messe le credo de la liberté

Ma jeunesse
C’est dans l’obscur d’un cinéma
La découverte de tes seins
Dedans leur colombier de soie

Ma jeunesse
Ce sont des odeurs de marée
Et mon naufrage dans ton corps
C’est ton cri de fille blessée

Ma jeunesse
Ce sont tes longs cheveux dénoués
Dans lesquels je plongeais mes doigts
C’est tout ton corps que je revois
Tout comme il était autrefois

Ma jeunesse
Temps que je croyais perpétuel
Mes années de folle jeunesse c’est du passé
1932 C’était hier



Antimilitariste
Anti presque tout
Anti connerie les guerres
Insoumis de cœur et de fait
Les poètes auront toujours leurs maux à souffrir

Toi mon amour qui ne me connait pas
Rien ne sert de courir
Surtout ne t’essouffle pas
Je t’attends
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